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21 septembre 2015 1 21 /09 /septembre /2015 06:50

Alexis Tsipras remporte les élections en Grèce. Certes il devra composer avec une autre formation pour s’assurer une majorité de gouvernement. Il sera d’ailleurs intéressant de voir s’il s’engage de nouveau avec les souverainistes de droite (Anel), ou avec le parti centriste To Potami, ou encore avec les socialistes du Pasok. Le temps d’une Grèce nouvelle est arrivé, affirmant son attachement à l’Europe et à l’Euro, résolue à s’engager dans des réformes pour prendre sa place dans le monde du progrès en s’adaptant à ce qui est pour préparer ce qui devrait être.

Le peuple grec a validé le virage réaliste de Tsipras qui une fois arrivé au pouvoir s’est bien rendu compte que les propos de tribune électorale et les actes politiques une fois au pouvoir ne pouvaient se confondre. C’est cela la politique. Quand on présente des convictions, on ne prend pas en compte le champ de contradiction et la réalité du monde telle qu’elle est. C’est l’exercice du pouvoir qui donne la mesure des choses. Cela ne veut pas dire pour autant que les convictions soient reniées, mais plutôt qu’elles doivent s’inscrire dans un processus politique dans la durée, dans une transition que la réalité du monde impose.

On ne peut pas faire tous les matins des putschs ou des révolutions. Car alors c’est une minorité qui s’impose par la force à la majorité, ce n’est plus la démocratie. Quand la dictature s’installe elle fait tout pour durer. Il n’y a qu’à voir ce qui se passe actuellement au Venezuela où le successeur de Chavez met en prison son principal opposant pour l’empêcher de gagner les élections. Vous préférez la méthode Chavez and co ou la méthode Tsipras ? Pour moi le choix est fait, je suis dans le camp du réformisme, dans le camp de ceux qui préfèrent la démocratie à la dictature.

Le constat qu’il faut faire aujourd’hui, et nous voyons que ce n’est pas vrai seulement en France, c’est qu’une partie de la gauche se radicalise faute de pouvoir imposer ses idées dans les élections. Des responsables politiques, des économistes, des intellectuels, se tournent vers l’extrême droite ici, vers la répression policière ailleurs. Dans tous les moments de crise nous avons vu ces transferts, ces reconversions. Cela fait d’autant plus de bruit aujourd’hui que le zoom médiatique amplifie les choses et assure une visibilité qui donne encore plus de crédit.

Tout cela brosse un tableau qui n’est pas très flatteur de l’état de nos démocraties. Le laisser-aller généralisé, le repli sur soi, le rejet des valeurs républicaines et humanistes, donnent une idée de ce qui nous attend dans la période à venir. L’apologie de la pensée de « bistrot » a toujours été la force des faibles. Il s’agit de combattre les idées et le débat par un simplisme idéologique au ras des pâquerettes qui consiste à flatter l’ego de chacun, la jalousie porté contre l’autre, et à ridiculiser les valeurs démocratiques et républicaines.

Ce processus est en marche en France, il est même fort avancé et donne du grain à moudre à une extrême droite qui n’en espérait pas tant. Il est donc l’heure de s’impliquer comme jamais dans le débat politique, dans la vie politique, de ne pas laisser le terrain aux seuls tenants d’un retour au totalitarisme de la pensée, d’un retour à la dictature des idées. Il faut que le peuple dans ce qu’il est porteur d’utopie et de réalisme montre à ces apprentis sorciers qu’il sait gérer cette contradiction et ne pas s’y fourvoyer.

Les Régionales vont être de ce point de vue un test qui peut se révéler catastrophique ou porteur d’espoir. Nous avons la réponse avec notre bulletin de vote.

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