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29 septembre 2015 2 29 /09 /septembre /2015 07:14

Remarquable discours de Barack Obama hier à l’ONU, suivi d’un discours particulièrement clair et brillant de François Hollande. Aujourd’hui on connait les divergences et les convergences des responsables sur la situation en Syrie et en Irak. Les convergences c’est l’accord sur la nécessité de s’opposer à Daesh qui représente aujourd’hui un danger intolérable pour les peuples, localement, mais également pour la démocratie et les Droits de l’Homme au niveau mondial. C’est aussi la volonté exprimée par toutes les nations de coordonner leurs efforts pour éradiquer Daesh, avec la participation de tous les Etats de la région.

La divergence, et elle est de taille, c’est que Bachar Al-Assad ne peut en aucune manière être la solution sur place alors qu’il est à l’origine du problème par son comportement criminel contre le peuple syrien, alors même que les terroristes de Daesh n’existaient pas encore. Il faut tirer les leçons des « aventures militaires » en Afghanistan, en Irak, en Libye. Les questions militaires et politiques doivent se traiter en même temps. Il faut donc d’ores et déjà, tout en engageant la bataille contre les terroristes de Daesh, travailler à une transition politique, dans laquelle une partie du régime actuel peut avoir sa place, mais pas Assad, ce qui facilitera le retour des nombreux syriens partis du pays pour fuir la terreur de Bachar Al-Assad.

Poutine tente de sauver son ami Bachar. Qu’il s’engage alors sur le terrain avec les restes de l’armée de Bachar, incapable de regagner le terrain perdu face aux terroristes, mais il serait vain de vouloir entraîner les nations démocratiques occidentales dans un tel bourbier. Obama et Hollande ont été l’un et l’autre très clairs sur ce point. Poutine s’engage donc militairement sur le terrain et il voudrait que les autres nations du monde l’aide dans son objectif de sauver Assad.

Je vois bien qu’en Europe et aux Etats Unis des voix s’élèvent pour soutenir Bachar Al-Assad, à l’extrême gauche comme à l’extrême droite, des voix qui préfèrent la dictature à la démocratie, l’oppression à la liberté. Des voix s’élèvent aussi dans les sphères gouvernementales, et chez beaucoup de ceux qu’on nomme « experts » pour soutenir un dictateur qui protègerait les chrétiens contre les musulmans, dernière astuce diplomatique d’Assad pour tenter de conserver son pouvoir. Mais si les terroristes se servent de la religion comme porte drapeau, Bachar s’en sert comme attrape nigaud. Le fond du problème n’est pas religieux, si ce n’est dans l’écume des vagues. Ce qui se joue en Syrie c’est la vision du monde que nous avons, entre dictature et démocratie, entre liberté et contrainte.

Est-ce que nos soldats devraient affronter la mort pour sauver un dictateur qui a gazé son peuple ? Est-ce que nos soldats devraient affronter la mort pour un Poutine qui ne respecte pas les règles du droit international, comme on l’a vu en Ukraine ? Bachar Al-Assad a perdu la guerre déjà, il faut en tirer les conclusions politiques. Poutine est dans une impasse diplomatique à lui de faire les efforts pour travailler à une unité d’ensemble pour vaincre le plus rapidement possible les terroristes de Daesh.

Les grandes puissances doivent continuer à discuter, dans le prolongement des discussions de Genève, et compte tenu des positions exprimées hier à l’ONU. Personne ne souhaite le retour de la guerre froide, mais pour autant il ne s’agit pas d’accepter n’importe quoi au nom d’une unité qui n’aurait aucun sens et qui donnerait l’impression d’accorder à la dictature un certificat de bonne conduite. C’est d’avoir soutenu les dictateurs en Afrique et au Proche et Moyen Orient qui a conduit les peuples dans les bras de terroristes et des fondamentalistes. Tirons en les leçons.

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